La Guerre au Grand Ballon
Pendant la première Guerre Mondiale, les troupes françaises occupent le Grand Ballon à partir du 8 Août 1914 et prennent possession des hautes crêts des Vosges du col du Bonhomme jusqu’à Vieux-Thann. Les sommets du Molkenrain, Riesenkopf, Grand Ballon, Storkenkopf et du Trehkopf restent entre les mains des Français, tandis que les contreforts nord de cette crête : le Hartmanswillerkopf, le Hartfelsen, le Sudel et le Judenhut sont âprement disputés par les belligérants accrochés aux flancs de la montagne.
Le Grand Ballon, de part sa situation géographique, protégé par les contreforts du Seekopf, du Gustiberg, du Judenhut et du Sudel, devint un point stratégique fort important du front vosgien. De part sa vue étendue sur tout le font des Hautes Vosges, il offrait un excellent observatoire et constituait un bastion difficile à franchir, dont les accès n’étaient pas faciles. Les combats font rage autour du Grand Ballon à partir du mois d’octobre 1914, notamment du côté du Sudel. Le commandement allemand renonça à s’emparer du Sudelkopf et du Grand Ballon à partir du 26/01/1915 pour concentrer ses efforts sur le Hartmanswillerkopf. Le long acheminement des soldat français, l’approvisionnement de la troupe, ainsi que celui des habitants de la vallée de la Thur, expliquent la construction d’un important réseau routier vosgien par les Français, notamment celle d’une route reliant le col du Haag à la Schlucht en retrait de la ligne de faîte et à l’abri des vues et des bombardements ennemis, à partir du mois d’avril 1915. Cette route est devenue après guerre la fameuse route des crêtes de Cernay au Col du Bonhomme longue de plus de 70 km, ouverte à la circulation en 1928.
La guerre a laissé de nombreuses traces dans le massif du Grand Ballon : abris effondrés et dynamités, observatoires cachés, tranchées envahies par les myrtilles et les ronces, sources captées, écussons et devises gravées dans le rocher et rappelant la présence d’unités combattantes. Les cimetières militaires ont disparu. Les tombes ont été regroupées dans les grands nécropoles de Cernay, de Guebwiller, de Moosch et du Silberloch. Pour perpétrer la mémoire des troupes alpines françaises engagées dans le secteur, il a été érigé en 1927, au sommet du Grand Ballon, la statue du Chasseur des Diables Bleus.
Lors de la seconde Guerre Mondiale de 1939-1945, le Grand Ballon tombe sans combat entre les mains d’un détachement de la Wehrmacht venue de Cernay le 21 juin 1940 qui y installe deux batteries pour bombarder le Markstein. Le Chasseur en Bronze au sommet est renversé, laissant le socle à nu. Il est replacé sur son piédestal le 10 septembre 1960. Lors des combats de la Libération, une batterie française de105, installée au plan Diebold-Scherrer sur la route Joffre bombarde le massif du Grand Ballon à partir du 20 décembre 1944. Après la libération de Cernay, le 24e Régiment d’infanterie et le Régiment du Morvan occupent le Grand Ballon le 4 février 1945, tandis que la 4e DMM, partie d’Uffholtz, progresse vers le Silberloch et le Col Amic le long de la Route des Crêtes fortement minée pour atteindre Goldbach le 9 février 1945. Les Allemands, retranchés au Camp Turenne, décrochent le 27 févier suivant par le Freundstein et la vallée de Guebwiller et repassent le Rhin.