Le Hartmannswillerkopf (Vieil Armand)

Caractéristiques :

Merveilleux parcours à caractère historique
Distance : environ 9 Km
Temps de marche : environ 3h30'avec arrêts
Dénivelé : 200 mètres
Bonnes chaussures conseillées

Accès au HWK ou Vieil Armand par la route des crêtes depuis Uffholtz


Cette sortie a un caractère historique, en même temps que touristique, le parcours s’effectuant sur des chemins insolites tout en offrant de merveilleux points de vue. Nous découvrirons le HARTMANNSWILLERKOPF, altitude 956m, montagne tragique classée monument historique par décrets des 02.02.1921 et 16.04.1924. Le terrain a été rétrocédé depuis aux communes en 1962, à l’exception de la partie Sommitale passée à l’Etat.

1998 - Léon NATTER



Descriptif du parcours :



Parking devant l’Auberge du Vieil Armand au Silberloch (altitude 900m), à une cinquantaine de mètres avant le Monument National du Hartmannswillerkopf (HWK).

Au départ nous prenons l’allée de la crypte pour monter sur le parvis et jeter un regard sur le cimetière et le sommet du HWK. Nous descendons le côté droit du cimetière pour sortir par un portillon sur le chemin de terre qui mène au sommet du HWK. Nous le suivons sur quelques mètres ; des deux sentiers distants de 10m nous prenons le second portant l’indication : Mont Serret-Hirtzenstein (rond jaune) longeant le flanc Est de la crête sans Nom qui descend dans le vallon du Silberbach dénommé faux-Sihl par les poilus. Nous coupons un chemin forestier après 5 mn et continuons tout droit devant. Le terrain est touffu et tourmenté par de nombreux cratères, boyaux et arbres morts jonchant le sol. La marche s’effectue entièrement dans les lignes françaises, pratiquement sur une crête bordée à droite par un large boyau de ravitaillement et d’acheminement et à gauche par le ruisseau du Silberlochrunz dont nous percevons bientôt son murmure. Nous le traversons après 20mn sur un petit pont en tôles. Le vallon, fortement encastré, est ici très rétréci. Un sentier (rond bleu) monte à gauche, à l’emplacement d’un ancien train électrique en direction de la crête par la Pointe Superbe. Notre sentier continue droit-devant en direction du Hirtzenstein et passe sur un nouveau pont en bois. Tout de suite à droite à 50m se trouve le monument du Général Serret, altitude 740m, commandant de la 66ème Division d’Infanterie, mortellement blessé à cet endroit, le 29.12.1915. Il succomba le 06.01.1916 à l’ambulance de Moosch où il repose au cimetière militaire.

Une demi-heure s’est écoulée depuis la crypte. Nous entamons maintenant la montée au monument des Chasseurs Allemands et de celui du 15-2 Rgt. Français, par le chemin forestier en contrebas, à gauche, devenant sentier (rectangle rouge/blanc/rouge) après 100m, dénommé « Bergpfad ». Il se dandine vers le haut en légère pente à travers une forêt très tourmentée, clairsemée de chênes et de hêtres, infestée de trous d’obus, de chevaux de frises, de barbelés et de boyaux. Un quart d’heure plus tard nous trouvons à notre gauche le poste Guibert, important ouvrage français dont la galerie de 20m est couronnée d’un réseau de barbelés. Nous quittons maintenant la première ligne française de 1916/1918. Tout de suite à droite, un sentier (triangle jaune) mène en 4min au Unterer Rehfelsen, altitude 740m, un important ouvrage allemand que je vous propose vivement de visiter, au moins extérieurement, autant à cause du cachet du site que de l’intérêt historique de cette forteresse qui fut l’enjeu de terribles combats ; ce rocher comporte 3 étages et 3 entrées dont celle du milieu est celle de Kamelstollen, avec des souterrains en partie verticaux. Avant d’arriver au fortin, nous passons au-dessus d’un tunnel (Dromedar-Stollen) dont l’entrée est à notre droite et la sortie en face de la Feste Bamberg que nous côtoierons tout à l’heure. Sur le flanc Ouest du rocher est apposée une plaquette à la mémoire de S.-Lieutenant Jacques Chabaud, né à Mulhouse et mort pour la France à l’âge de 28 ans le 21.12.1915 à la tête de sa section du 15ème Bataillon des Chasseurs à Pieds.

Cette forteresse avait été soumise à d’intenses tirs d’artillerie les 27.02.1915 et 07.03.1975. Après la grande offensive française du 21.12.1975, l’U.Rehfelsen fut encerclé par les français. La garnison allemande qui subit 8 attaques résista pendant 70 heures et ne put être délogée. Le rocher resta finalement allemand pendant toute la guerre.

La visite aura duré environ ¼ d’heure. Nous tournons le dos au rocher et à l’impressionnante, profonde tranchée de la Suisse Lippique (Lippische Schweiz), très bien entretenu et praticable qui relie la U.Rehfelsen au Dickbuchenweg au-dessus de la maison Familiale de Hirtzenstein. Remontant le Bergpfad, nous passons à côté du bastion « Feste Bamberg » à notre droite qui comporte des galeries et des chambres souterraines. Au-dessus à gauche, se trouve le poste avancé allemand dominé à quelques mètres de la position avancée française. Un peu plus haut dans les lignes françaises se trouve le Rocher Martin, une tourelle blindée d’observation et la Villa Georgette avec un puits vertical.

Encore quelques pas et nous trouvons à gauche deux abris reliés par un tunnel en U qui marquent le début d’une zone abrupte coupée de pierriers, sans arbres, qui s’étend jusqu’à la Geröllhalde. Cette zone, dénudée, était bien exposée aux tirs français et fut dénommée par les Allemands « Hexenküche ». Un peu plus loin, à droite, surgissent les vestiges de l’ancienne Feldwache et de la Sandsackburg.

Tout de suite après débute à notre gauche la fameuse Himmelsleiter (échelle du ciel) avec 560 marches en pierre, d’une longueur d’environ 400m, que les Allemands avaient construite pour faciliter l’ascension au sommet par le versant Sud.

Le sentier devient pittoresque. Flanqué à droite par le Steingraben, en prolongement de la Himmelsleiter, il traverse peu après le Wedelgraben. Une piste descend à droite vers l’ouvrage « Heiligenstedt » situé à 20m au sommet du Mittlere Rehfelsen, grande falaise rocheuse se terminant en pierrier. Cet ouvrage comporte 2 étages. Nous jouissons ici d’une vue splendide vers la plaine, ainsi que sur le Untere Rehfelsen et la Feste Bamberg que nous venons de quitter.

La pente devient plus douce et l’ouvrage du Felsen-Nest II avec l’Adlergraben à gauche est atteint en 4mn. Tout de suite à gauche se trouve l’entrée d’un tunnel qui conduit à un observatoire. A notre droite une galerie en U débouche sur le prolongement de notre sentier qui prend maintenant le nom de Sturmpfad et qui conduit au Fabeckweg au-dessus de la Cantine. Nous poursuivons toutefois devant nous le sentier horizontal qui nous mène en 2mn à l’Oberer Rehfelsen, altitude 840m, sur lequel les Allemands ont érigé en 1915 un monument dénommé « Jägerdenkmal » à la mémoire des unités engagées dans ce secteur. Ce monument fut détruit, mais à été reconstitué en 1959 et restauré en 1969. Couvert de plaques commémoratives, le monument initial était surmonté de 2 fusils croisés (un Lebel et un Mauser). Ils ont été volés par la suite. Sur la pente en face se trouvait un cimetière militaire du 8ème Chasseurs. Le panorama qui s’étale devant nous est grandiose.

Nous continuons notre chemin (rouge-blanc-rouge) vers le sommet sur une crête très pittoresque dénommé Cuisse Droite par les Poilus, la Cuisse Gauche étant celle du Ziegelrücken que nous remonterons tout à l’heure. Nous escaladons maintenant un long escalier en forte pente avec environ 200 marches en pierre. Le terrain est chaotique des 2 cotés. Il ne reste plus grand-chose des abris, blockhaus et boyaux disparu à la suite des bombardements et de l’explosion des munitions qui ont été ramassées et qui y ont été amenées à cette fin après la guerre.

Après un quart d’heure nous sommes au fortin Wilke, appelé Wicklé par les poilus, P.C.. du Colonel Wilke commandant le 161ème RI. Quelques pas plus loin se trouve la Feste Tatz (91Om) avec une galerie en U dont une seule entrée subsiste à une cinquantaine de mètres du remarquable monument du 15-2 que nous verrons de plus près tout à l’heure. Nous montons, d’abord quelques marches qui nous conduisent en 3mn à l’imposant fortin de l’Aussichtsfelsen, altitude 930m, avec 2 souterrains, dénommé Roche Hellé par les Poilus. Il est surmonté de la Croix métallique de 6m des Engagés Volontaires. Une vue plongeante absolument merveilleuse nous est offerte. Il est aisé de visiter, même sans lampe de poche, les deux tunnels en U de cet ouvrage, dont l’accès est facile. Je propose à ceux qui s’y intéressent d’y jeter un coup d’œil, notamment, dans le tunnel supérieur qui commence à droite du sentier le plus à droite contournant la roche Hellé à droite.

Avant de descendre au monument du 15-2 nous avancerons vers la Croix du sommet en passant devant le bastion du Mengelbier avec son observatoire cuirassé à gauche de l’Aussichtsfelsen pour rejoindre les imposants ouvrages de la Feste Grossherzog qui comporte deux observatoires à périscope et un tunnel relié aux Mengelbier près de l’Aussichtsfelsen. Tout près se trouve l’énorme fortin «Feste Rohrburg » avec 6 entrées d’un accès facile avec une galerie qui conduit à un observatoire et un immense souterrain vers le Gewerkschafts-Stollen sur le Minenweg que nous emprunterons après le Monument du 15-2. Cet ensemble d’ouvrages est le plus important du HWK par le nombre de chambres, de liaisons souterraines et de portes d’accès. La perfection technique des installations et les équipements de ces fortins est remarquable. Les Allemands avaient admirablement organisé leurs positions. L’eau était envoyée sous pression dans les moindres recoins. L’électricité et le téléphone existaient partout. Environ 90km de tunnels leurs permettaient de se rendre sous couvert dans les premières lignes. Des téléphériques, des câbles aériens, des chemins de fers à traction animale (Förderbahn) et une ligne de chemin de fer avec locomotive à benzol (Deutz) dénommé Sulzerbahn desservaient le HWK.

Nous retournons sur nos pas pour descendre sur le Minenweg par le sentier (rouge-blanc-rouge) qui contourne l’Aussichtsfelsen du coté sud. A mi-chemin, près du méplat surmonté du rocher, se trouve l’emplacement d’un Minenwerfer. En 2mn nous sommes devant l’impressionnante œuvre du Mont du 15-2 dû au sculpteur V. Antoine, inauguré en 1922, dynamité par les Allemands en 1940, refait à nouveau en 1954. En contrebas sur le flanc Est on voit des vestiges d’anciennes fortifications qui faisaient partie, tout autour de Aussichtsfelsen, du Storchen-Nest.

Nous continuons de descendre en tenant la gauche pour quitter, après une dizaines de mètre, le sentier du Club Vosgien et nous engager dans le Minenweg presque plat (cercle rouge). Nous passons devant 4 abris du Storchen-Nest à notre gauche, notamment : la salle des machines du compresseur, la salle d’arrivée du téléphérique, toutes avec encore quelques machine en place. Suivent : un mur à gradins, l’entrée d’une galerie souterraine du Mühe-Stollen deux autres abris et un peu plus loin le Gewerkschafts-Stollen lequel donne accès au plus grand souterrain du HWK avec chambres latérales qui montent à la Feste Rohrburg que nous avons vue sur la crête. Depuis l’entrée au Minenweg la vue est dégagée et nous offre de merveilleux coups d’œil. Nous montons maintenant un escalier en pierre avec une rampe. Le Minenweg devient étroit. Nous trouvons immédiatement sur notre gauche les vestiges d’un ancien poste de secours, la Holzburg. Nous prenons le sentier à droite (cercle rouge) et passons devant la Karlsfeste. 70 mètres plus loin une tranchée conduit à la Kreutzburg que nous ignorons. En continuant droit devant, nous trouvons à notre gauche un abri dit Gulaschburg qui servait de cuisine. Encore 40m et nous sommes à la remarquable et impressionnante tranchée dite « Segerngraben » marqué (rond noir) qui monte au sommet. En contrebas à droite nous remarquons des fondations qui sont celle du chalet spécialement construit à l’intention du GI Osswald qui dirigea des manœuvres au sommet du HWK en 1943.

Laissant le Segerngraben, nous poursuivons notre chemin sur le Minenweg qui passe devant le Malepartus-Stollen 100m plus loin, dont le tunnel conduit au Segerngraben. D’énormes vestiges sont visibles en hauteur. Ce sont les ouvrages de la Cuisse Gauche du Ziegelrücken. Laissant de coté la montée « Tagermann » venant de la droite marquée (cercle noire) nous arrivons au Schwabenheim d’où part la montée du Ziegelrücken (cercle rouge). A coté se trouve l’abri du Friedensengel. Avant d’entamer la remontée nous jetons un regard sur les importants ouvrages à proximité du Bischofshut, altitude 915m, installé sur un éperon du Ziegelrücken où la vue est étendue et fort belle. En contrebas nous remarquons les ouvrages du Bastion et plus à l’ouest ceux du Cardinal. Le Bischofshut, comme le Cardinal, avaient une importance tactique considérable et furent fréquemment nommés dans les communiqués. Le Bischofshut changea plusieurs fois de propriétaires et fut l’objet de combats acharnés, surtout le 26.03.1915 (pris par les Français), les 19 et 25.04.1915 (repris par les Allemands), le 21.12.1915 par le 15-2 des Français et reconquis dans la nuit du 21.12.1915 par le 8ème Chasseurs Allemand, à la suite du fameux coup de mains du Capitaine Naendrup. Son initiative et son obstination furent la cause de l’encerclement et de l’anéantissement total du 15-2, Régiment Français.

Tournant le dos au Bischofshut, nous entamons la montée au sommet en entrant directement dans la tranchée praticable du Ziegelrücken, en faisant bien attention de suivre dans le labyrinthe le signe (cercle rouge) ou les flèches de directions. En 5mn nous abordons les formidables ouvrages du Ziegelrücken-Stollen avec ses 3 entrées. En descendant quelques pas vers l’entrée du Ziegelrücken-Stollen nous lisons au-dessus : Den am 28.01.1917 hier gefallenen tapferen Kameraden-LIR 124. Une croix noire coulée dans le ciment du mur de droite rappelle le terrible accident qui avait été provoqué par le tir trop court d’une torpille par un Minenwerfer (mortier), laquelle est tombée 5mn avant l’assaut de l’opération Rumänien sur le mortier lourd de 420 « Christian » et ses 20 torpilles de 100kg qu’un groupe de choc avait installé au voisinage de la galerie. Par la déflagration l’endroit où se trouvait le mortier était devenu un épouvantable champ de décombres ? L’entée de l’abri avait disparu. Sur les 83 hommes qui l’occupait 63 sont morts et doivent encore se trouver aujourd’hui derrière le mur fermant le tunnel en son milieu.

Reprenant la montée dans l’étroite et profonde tranchée bien dégagée, nous passons sous une voûte bétonnée droit devant nous. Une flèche dans les lignes françaises sur le béton nous donne la direction à suivre. Nous laissons le Cecilien-Graben à droite et continuons à gauche en passant sous une autre voute bétonnée. A la tranché devenue plate débouche à gauche le Segerngraben (cercle noire). Encore quelques mètres et nous sortons de la tranchée à l’ouvrage de la Dora-Hütte au sommet du HWK, à 956m d’altitude. La grande Croix en béton, haute de 22m est à notre droite. Ici nous avons le choix entre deux itinéraires de retour. L’un en rejoignant la Croix Sommitale pour descendre la tranchée de pierre (cercle rouge) dans les lignes françaises sur lequel nous trouvons en particulier l’abri « Lanceur de Mines », le poste Chevassus et les ouvrages de la Roche Sermet avec deux étages de souterrains qui doit son nom au Commandant Sermet du 15-2 tué en ce lieu le 22.04.1915. Quand à l’autre itinéraire, il nous faudrait prendre à gauche après la Dora-Hütte vers l’abri du Krottenloch. C’est dans ce secteur que le commandant allemand avait accordé les honneurs de guerre à la petite garnison de Diables Bleus pour leur bravoure, lesquels avaient dû se rendre après 3 jours de combats extrêmement durs et à bout de munitions, après l’attaque allemande du 21.01.1915. Le sommet changea plusieurs fois de camp et devint nomans’land après la stabilisation du front en 1916. Après le début de la bataille de Verdun du 21.02.1916 les Vosges devenaient le théâtre d’opérations secondaires. De violents bombardements et des coups de mains continus allaient se poursuivre jusqu’à la fin de la guerre. Le dernier coup de mains allemand eu lieu le 12.09.1918. Le 15 octobre1918 les Américains occupent les tranchées françaises. Le dernier tué du HWK est un allemand, mort le 04.11.1918. Le 11 novembre 1918 les clairons sonnent le cessez le feu. Les soldats sortent des tranchées et se tiennent droit, immobiles, ébahis, en regardant les lignes adverses. Les Allemands quittent le HWK le 15 novembre.

Après la Dora-Hütte il faudrait faire un crochet en direction du Mont du 15-2 en passant devant les ouvrages Blindsak et Krottenloch pour arriver en quelques pas peu avant et à droite du fortin Rohrburg, au fortin Bremer Ratskeller, débouché de la Himmelsleiter et amorce du sentier (cercle rouge) du deuxième Génie Français que nous empruntons pour le retour. Nous contournerons le cimetière à son entrée au collet pour rejoindre le parking par le chemin de terre.

Le HARTMANNSWILLERKOPF (Vieil Armand)



Les Poilus de 1914/ 18 nommèrent la montagne « l’Hartmann » ou le HWK, terme que j’emploierai par la suite. Le nom de Vieil Armand n’apparut qu’à la fin de l’année 1915. On suppose qu’il s’agit d’une mauvaise prononciation par les soldats français d’un nom à forte consonance germanique. Hartmann est devenu Artmann puis Armand-Weiler a subi la transformation en « Vieil ».

Chacun de nous peut recevoir quelque chose du HWK, soit qu’il aura satisfait notre curiosité, soit qu’il nous aura inspiré une sainte horreur de la guerre, soit, pour celui moins intéressé par les vestiges, qu’il l’aura sensibilisé par les beautés de la nature.

Avant la guerre de 1914/18 le HWK était couvert d’une forêt intense de sapins où émergeait le fameux Aussichtsfelsen, dénommé « Roche Hellé » par les poilus, offrant une vue étendue sur la plaine du Rhin, les Vosges, la Forêt Noire et par temps clair, les Alpes. La Geröllhalde qui se trouve près de cette roche intéressait tout particulièrement les naturalistes qui trouvaient dans le pierrier des roches porphyriques vitrifiées, noires et très poreuse. Près de la Fitztanne existait une enceinte circulaire préhistorique de pierres sèches, mentionnée pour la première fois en1851. Elle fut détruite pendant la guerre. Les noms tels que Silberloch pour le Col, Silberbach et Goldbach pour les ruisseaux confirment l’existence de minerais sur les hauts et les flancs du HWK. Des traces d’une fonderie ont été trouvées près du Silberloch. Quant à la flore, elle était remarquable et attirait les botanistes aux coté des géologues et des archéologues.

Le HWK est aussi un haut lieu vibratoire d’Alsace, comme le Taenchel, le Donon, le Mont St. Odile. Les druides l’avaient considéré comme un lieu sacré. Il n’était donc pas une montagne inconnue à la veille de la première guerre mondiale. Le HWK doit surtout sa célébrité pour avoir été le théâtre d’opérations de guerre disputées avec le plus grand acharnement entre la Manche et le Jura. Le fait qu’il à été l’un des secteurs les plus meurtriers de la guerre l’a fait appeler « Mangeurs d’Hommes ». 60.000 soldats français et allemands ont laissé leur vie en ces lieux avant que les belligérants n’aient conclu que le sommet n’était d’aucune utilité, ni pour les uns, ni pour les autres. Depuis lors, la nature a recouvert le paysage cadavérique du HWK d’un manteau vert donnant aux rochers et aux sentiers un cachet pittoresque que le visiteur ne manquera pas d’apprécier.

Nous nous trouvons aujourd’hui devant un labyrinthe de tranchées, de boyaux, de galeries, de tunnels et d’ouvrages militaires. La visite classique du HWK ne saurait suffire pour nous faire une idée de la guerre de position et mesurer avec horreur son atrocité ? Le parcours ne nous fera voir qu’une petite partie des impressionnants vestiges de guerre. Les fortifications ne représentent plus que le quart de celles qui existaient en 1918, une bonne partie des ouvrages et installations ayant disparu par l’action du temps, des pilleurs, des vandales et des ferrailleurs. Il faudrait quelques jours pour visiter à fond le HWK dans son intégralité. Je ne vous ferai pas l’historique des combats, mais relaterai simplement quelques épisodes dans le descriptif du parcours au fur et à mesure de nos découvertes.

Le monument National du HWK a été érigé au Silberloch et inauguré le 09.10.1032. Dans la crypte ont été inhumés les restes de 10.000 à 12.000 soldats inconnus. Elle est surmontée d’un grand parvis dominé par l’Autel de la Patrie. Le cimetière national français qui s’étend en prolongement du monument a été inauguré le 01.10.1922. Dans des tombes individuelles reposent 1272 soldats français et 378 dans 6 fosses communes.

Plan du parcours